• Quand Battlestar Galactica touche terre…

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… les choses deviennent tout de suite bien plus intéressantes, selon une règle jamais prise en défaut. La première partie de la saison 3 en est un nouvel exemple éclatant ; ces quatre épisodes passés principalement sur la
surface de la planète New Caprica étant sans hésitation les meilleurs de la série jusqu’alors. Le triple bouleversement imposé en force à la fin de la saison 2 – Gaius Baltar président, une
planète habitable découverte et colonisée, l’invasion des Cylons un an plus tard – et qui sur le moment marque surtout négativement, par sa rudesse, porte là en définitive ses fruits.

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Le diktat du spectaculaire et du rythme effréné imposé par la télévision n’empêche pas les auteurs de la série d’accorder une place importante à une description attentive et puissante de ce que
peut être une vie en territoire occupé avec ce que cela comporte de privations, d’humiliations, d’absence totale de perspectives. [L’image est encore plus forte venant de scénaristes américains,
dont le pays n’a jamais eu à subir un tel traitement sur son sol et qui parviennent donc à établir une complète projection sur d’autres lieux, d’autres peuples]. Dans ce contexte, chacun des
protagonistes humains de la série doit choisir entre la collaboration et la résistance. Sans que rien ne soit réduit à blanc ou noir, bien ou mal : hormis la toujours aussi insupportable
Laura Roslin, tous suivent une ligne de conduite incertaine, fluctuant au gré des conditions entre les exhortations de leur conscience et les astreintes de la situation. Gaius Baltar en
« héritier » du Maréchal Pétain version années 40, son bras droit Felix Gaeta ou encore le colonel Tigh sont les personnages qui déploient dans ces conditions les plus remarquables
évolutions.

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La situation inspire les scénaristes de multiples autres manières : ici, une réflexion saisissante sur le destin lié des deux peuples humains et cylons, piégés ensemble dans un cycle
ininterrompu de vengeances sanglantes (qui rappelle la partie sicilienne du Parrain 2) ; là, une succession de scènes mémorables. Si certaines entrent dans le cadre
traditionnel de la série, comme le saut hyperspace kamikaze du Galactica dans l’atmosphère de New Caprica et le sauvetage de ce même Galactica par le Pegasus puis la destruction de ce dernier, la
plus intense et déchirante s’inscrit à la marge du space opera. Il s’agit de l’élimination par empoisonnement de l’épouse de Tigh, en représailles pour sa trahison. En lui donnant le délicatesse
et le recueillement qu’il se doit, les auteurs de Battlestar Galactica en ont probablement fait un moment insurpassable dans tout le reste de la série.

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