• Conte d’été, de Éric Rohmer (France, 1996)

Je like cet article sur les réseaux sociaux de l'internet!

Où ?
Chez moi, en K7 vidéo enregistrée sur Arte à l’occasion d’un cycle regroupant tous les « contes des 4 saisons » du réalisateur.

 


Quand ?

 

Mardi soir

 


Avec qui ?

 

Ma fiancée

 


Et alors ?

 

Le grand écart entre la simplicité apparente du cinéma d’Éric Rohmer et sa complexité profonde rend chacun de ses films passionnants à suivre et à (tenter de) décrypter. Des 3 contes des 4
saisons que j’ai vus (manque l’hiver), l’été est celui où cette alchimie fonctionne le mieux.

contete-1.jpg

Le temps d’un séjour en Bretagne, un adolescent s’emmêle dans ses flirts parallèles avec 3 filles complètement différentes dans leur physique, leur culture, leur maturité, leurs attentes
vis-à-vis de la vie. De manière classique chez Rohmer, les portraits de ces filles (et celui du garçon) se dessinent au cours de longues scènes dialoguées, superbement écrites. Elles tirent leur
force des détails qu’elles savent approfondir pour leur extirper une vérité plus profonde – par exemple l’utilisation au départ anodine et finalement cruciale des chansons de marins connues par
les filles, lesquelles chansons sont plus ou moins authentiques ou fabriquées à l’attention des touristes selon la personnalité de chaque prétendante.

contete-2.jpg

Ces scènes prennent presque toutes l’apparence de balades sur la plage ; et pourtant, l’évidence, la spontanéité de la mise en scène, du jeu et du physique des acteurs font que chaque promenade
s’invente sous nos yeux et qu’aucune ne ressemble à la précédente. Conte d’été devient ainsi un petit miracle hors du temps, la représentation d’une pause où l’on se
libère de ses engagements, de son devoir de décider de ses actes afin d’atteindre un but précis (l’unique moteur, ou frein, du film est l’indécision permanente de tous ses protagonistes) pour au
contraire se laisser porter. Le résultat est une respiration, une mise en retrait plus bénéfique qu’on ne l’imagine. Conte d’été fait l’éloge de ce droit à l’indécision
comme fin en soi, droit d’autant plus appréciable qu’il est par nature éphémère : tous les personnages ont une échéance (sentimentale, professionnelle) incompressible qui les attend au bout
du décompte des jours égrené par les intertitres du film.

Les commentaires sont fermés.